Ce que nous savons…

Sur la COVID-19 de longue durée

 

C’est quoi?

La COVID-19 de longue durée se caractérise par la persistance de symptômes au-delà de 4 semaines après le diagnostic initial. Les symptômes sont variés. On recense notamment de la fatigue, un essoufflement, une perte (partielle ou totale) de l’odorat et du goût, de l’anxiété…

Qui est atteint?

La COVID-19 de longue durée est plus susceptible de se développer chez les personnes qui ont eu des symptômes importants lors de la phase aigüe de la maladie (14 premiers jours), mais elle peut aussi survenir chez des patients qui étaient asymptomatiques. Elle touche de 15 à 35% des gens qui ont testé positif à la COVID-19.

La COVID-19 de longue durée frappe surtout entre 30 et 60 ans, et la prévalence serait à son maximum entre 40 et 50 ans. De plus, les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes: elles compteraient pour 80% des cas, selon certaines études. 

« Depuis sa sortie de l’hôpital en juin, Johanne Chénier se déplace avec un déambulateur et ne peut plus conduire, étant incapable de peser sur les pédales […] »

« J’étais la serveuse la plus rapide de la gang jusqu’à l’an dernier et maintenant, j’arrive à peine à embarquer sur le vélo de la physio… »

Cet article de la chroniqueuse scientifique Valérie Borde, parut dans le magazine l’Actualité le 2 mars 2002, propose de puissants témoignages de personnes atteintes de la COVID de longue durée.

Au Québec, le suivi des travailleurs de la santé infectés depuis le début de la pandémie, réalisé par l’équipe du Dr Gaston de Serres, à l’INSPQ, confirme l’ampleur du phénomène. Plus du tiers des employés qui n’avaient pas été hospitalisés pour l’infection éprouvaient encore des symptômes après trois mois — dont au moins un symptôme grave pour la moitié d’entre eux. Chez ceux qui ont dû être hospitalisés, la proportion monte à 70 %. Des milliers d’anges gardiens n’ont pas pu retourner au front à cause de la COVID longue ! 

 

Sur le microbiote et la COVID-19

L’ensemble des micro-organismes (bactéries, virus…) qui vivent dans un environnement spécifique constitue un microbiote. Il existe ainsi un microbiote intestinal, buccal, pulmonaire, etc. Nous pensons qu’il existe un lien entre la réponse des patients à la COVID-19 et le microbiote. En effet, les personnes les plus à risque de développer une forme grave de la COVID-19, présentent fréquemment une dysbiose intestinale, c’est-à-dire une altération du microbiote intestinal. Le microbiote intestinal est interconnecté avec le microbiote pulmonaire et pourrait agir à de multiples niveaux sur le corps tout entier.

Face à des infections virales, les probiotiques se sont révélés efficaces pour combattre le virus et stimuler le système immunitaire. Certaines recherches montrent qu’ils sont utiles pour réduire les symptômes respiratoires et digestifs. Cela dit, à ce jour, il n’existe encore aucune preuve de l’efficacité des probiotiques sur la COVID-19 ou sur la COVID-19 de longue durée. Notre étude est une des premières au monde à étudier ce lien.

Le recrutement pour ce projet de recherche est maintenant terminé. Merci pour votre intérêt!

Dans les médias

  • La longue COVID touche plus qu’on ne le pense*

    Une des facettes méconnues de la pandémie, c'est ce qu'on appelle la longue COVID, qui touche les personnes qui gardent des symptômes des mois après avoir développé la maladie. Reportage avec Dr. Alain Piché, membre de notre équipe.*

  • La COVID-19 pourrait aussi avoir des répercussions sur le microbiome

    Bien qu'il soit important de suivre les instructions de La Santé Publique pour réduire la propagation de la COVID-19, certains experts disent que toutes les lingettes antibactériennes et la distanciation physique pourraient avoir des impacts à long terme sur nos microbiomes.

  • Les survivants de la COVID-19 deux fois plus à risque de souffrir de dépression

    Les gens ayant reçu un diagnostic positif à la COVID-19 sont deux fois plus susceptibles de développer des symptômes de dépression majeure et quatre fois plus à risque d'entretenir des idées suicidaires que la population générale, révèle une étude québécoise.